Notre équipe rencontre des canetons nouveau-nés!
Tout récemment, notre équipe s’est rendue à Stukely-Sud pour rencontrer Daniel et Maryse d’À la canne blanche, nos nouveaux partenaires-producteurs d’œufs de cane. Imaginez l’agréable surprise : nous étions à peine arrivés que le couple nous invitait déjà à donner le premier repas à une marmaille de canetons nés pas plus d’une heure avant. Dire que nous étions emballés à l’idée de pouvoir partager leur excitation avec les Lufavores (et de tenir des oisillons!) serait insuffisant.
Pour deux personnes malvoyantes, élever des canes et distribuer leurs œufs pourrait s’avérer assez compliqué, mais pour Daniel et Maryse, ce n’est qu’un défi parmi tant d’autres à relever. L’idée à l’origine de la ferme est née de leur amour profond pour la nature et toutes ses créatures (et on y ajoute une sacrée dose de résilience). Après sa carrière de juriste, Daniel a échangé sa cravate contre des bretelles de travail, commençant ainsi une nouvelle vie d’éleveur à temps plein. Déterminé comme jamais, il a même bâti leur ferme de ses propres mains.
Quand nous cherchons de nouveaux partenaires, nous tenons à encourager les gens comme Daniel et Maryse qui font passer leurs animaux en premier. Ce duo personnifie le dévouement - il ne compte plus les heures passées à s’occuper de ses 300 canards, seulement aidé de temps en temps par quelques amis bienveillants. Ils pourvoient leurs canetons d’une canardière confortable, accommodée de copeaux de bois, de lumière et d'eau chaudes, agrandissant l’espace au fur et à mesure qu’ils deviennent plus forts et plus résistants à leur environnement.
Lorsqu’elles atteignent l’âge de 20 semaines et que la météo se fait plus clémente, on laisse les canes sortir à l’extérieur pour qu’elles puissent patauger et se prélasser dans leur mare. Vers la 35e semaine, elles commencent à pondre des œufs (environ deux à trois par semaine) - un cycle qui se déclenche seulement si elles se sentent totalement à l’aise et en sécurité.
Plusieurs traits caractérisent les œufs de cane : en général, ils sont 50 % plus gros que les œufs de poules, leur coquille est plus épaisse (ce qui leur confère une durée de conservation plus longue) et leur couleur varie en fonction du pigment des plumes du canard. De plus, le jaune des œufs de cane est plus riche et plus gros, parce qu’il contient plus de protéines et de nutriments.
Vous pouvez cuisiner les œufs de cane de la même manière que ceux de poule : frits, pochés, bouillis, brouillés ou en pâtisserie. Comme ils sont généralement plus gros et ont une valeur nutritive plus élevée, il est préférable de ne pas les substituer au ratio 1:1. Il ne s’agit pas d’une science exacte et ça peut prendre une ou deux tentatives avec vos recettes. Sur ce, Daniel nous file un conseil : au lieu de saler ou d’assaisonner vos œufs de cane après leur cuisson, ajoutez le sel dans le beurre de cuisson pour préserver leur texture unique.
Depuis leurs débuts, Daniel et Maryse n’ont pas pris plus de deux jours de congé, mais ça ne les dérange pas. Ils ajustent volontiers les pendules de leurs montres selon l’horloge biologique du canard, se concentrant sur les besoins de leurs animaux et de leur environnement immédiat.
Ils ont même une cane nommée Mademoiselle, qui a le cou un peu tordu. Quand nous leur avons fait remarquer, ils nous ont répondu qu’elle menait une vie heureuse et qu’elle pouvait faire exactement les mêmes choses que ses camarades, ajoutant d’ailleurs : « Qui sommes-nous pour faire de la discrimination ? »