Road trip responsable sur le circuit des charcuteries, vins et fromages de Charlevoix.
Chaque été, on se fait un point d’honneur de se rendre sur le terrain pour tâter le pouls de nos partenaires. Ça fait déjà un petit moment qu’on meurt d’envie d’aller rendre visite aux Viandes Bio de Charlevoix pour en apprendre encore plus sur leurs pratiques exceptionnelles, elles qui incarnent de A à Z ce qu’on favorise, le respect de l’environnement et le bien-être des animaux.
Et comme il n’y a rien de mieux qu’un apéro pour rappeler l’été, on a profité de l’occasion pour tracer un plus long trajet à travers les routes du Québec - question d’accorder notre assiette de charcuteries bios avec du vin de la Seigneurie de Liret et du fromage fin de la Fromagerie du Rang 9.
Continuez à défiler pour suivre JP (notre plume) et Ben (notre crack du kodak) sur la route de leur road trip.
Les Viandes Bio de Charlevoix, Charlevoix
Damien vient d’une famille installée sur une ferme d’élevage - naturellement, prendre soin du bétail et de la volaille, c'est depuis toujours son seul et unique travail. Longeant la rivière à saumon du Gouffre à Saint-Urbain, la ferme qu’il dirige aujourd’hui avec son épouse Natasha s’engage en faveur d’une économie circulaire. Aux côtés de leurs enfants (Félix, Elsa et Alexandra), le couple assure chaque étape de la production biologique, de l’agriculture de céréales à la transformation de charcuteries, en passant par l’élevage et l’approvisionnement local.
Pour nourrir leurs porcs et produire la litière, Damien et Natasha cultivent leurs propres céréales et foins bios. Natur-a (un autre de nos partenaires) leur envoie gracieusement de l’okara, un sous-produit pulpeux du lait de soya qui ajoute énormément de protéines à la moulée. Un peu de calcium et d’autres minéraux viennent compléter leur recette pour une alimentation équilibrée. Chez eux, la boucle de durabilité est bouclée chaque semaine, quand la porcherie est récurée et que le compost est envoyé aux champs pour fertiliser.
À la suite d'un malheureux incendie provoqué par la proximité entre les lampes chauffantes et la paille, l’équipe est passée au chauffage à la biomasse pour éviter qu'un tel accident se reproduise. Leur solution a fait d’une pierre deux coups, combinant bien-être animalier et écoresponsabilité : le plancher de la porcherie (et de l’ensemble des bâtiments) reste douillet grâce à un système de chauffage qui carbure aux résidus d’écorce provenant de l’industrie forestière locale.
La Seigneurie de Liret, île d’Orléans
À Sainte-Famille sur l’île d’Orléans, Gaétan a une seigneurie de 65 hectares qui remonte à 1640. On parle bien du double de la superficie du parc La Fontaine en terres fertiles, allant du fleuve jusqu’au milieu de l’île. Après avoir fait carrière en ingénierie, Gaétan a décidé au seuil de la retraite active d’accomplir son rêve d’enfance : devenir vigneron.
Cultiver la vigne biologique n’est jamais de tout repos, parce que sans pesticides ni herbicides de synthèse, il y a beaucoup d’effeuillage et de désherbage à faire à la main. Optant toujours pour des produits d’origine naturelle, Gaétan se sert de la bouillie bordelaise, un fongicide fabriqué à base de sulfate de cuivre et de chaux bien efficace contre les champignons causés par les périodes de pluies. En collaboration avec la coopération agricole québécoise, il emploie également un concentré d’algues reconnu et assimilé par la plante pour mieux tolérer les stress extrêmes des canicules, des excès d’eau, etc.
Le microclimat de l’île fait en sorte qu’il n’y a pas eu de gel printanier, mais les trois journées de canicule de mai ont fait du tort aux raisins. Gaétan a constaté des coulures (crevaisons ou chutes des jeunes fruits) et moins de grappes sont sorties des vignes. Mais maintenant que les températures se stabilisent (et comme Gaétan le dit si bien), ça pousse en siouplait.
La Fromagerie du Rang 9, Centre-du-Québec
Tout en ayant été maire de la paroisse de Plessisville, Alain a repris la fromagerie de son père Gérard il y a une dizaine d'années. Leur ferme adjacente au centre de transformation du fromage date de la moitié du 19e siècle. Aujourd’hui, elle loge plus d’une centaine de vaches laitières de la race holstein.
Certifiées biologiques depuis la fin des années 1960, les vaches d’Alain sont nourries au fourrage, au maïs et au soya de leurs pâturages, en plus de sortir à l’extérieur quand ça leur chante. En récupérant la chaleur émanant du compost et du compresseur, leur eau et le plancher sous les robots de traites sont aussi tempérés. Et comme aux Viandes Bio de Charlevoix, les rejets de la fromagerie sont envoyés aux champs pour fertiliser.
Environ 4 000 meules vieillissent patiemment dans la salle de mûrissement. Tous les fromages d’Alain sont sans lactose et il a une des meilleures offres dans le secteur des fromages fins. Preuve de qualité et de dévouement, il vient tout juste de rafler la médaille d’argent parmi 4 500 produits au World Cheese Awards en février 2022 avec sa Meule des champs.