Une ode à nos fermières et fermiers locaux alors que s'achève une autre saison haute en couleur.
Dans les derniers mois, nous avons sillonné la province (et notre voisine!) de long en large afin de visiter nos maraîchères et maraîchers locaux pour comprendre ce qui se trame dans les coulisses de l’agriculture responsable. En dépit des grands froids printaniers, des vagues caniculaires record et des sécheresses prolongées, nos valeureux partenaires ont su esquiver les coups et n’ont cessé de se retrousser les manches. C’est ce qui fait l’étoffe d’un vrai héros, si vous voulez notre avis.
Bien qu’il se soit soldé par quelques pertes de cultures en raison de conditions météorologiques défiant tous les pronostics, cet été compte tout de même parmi les plus abondants à ce jour. Faites défiler pour une petite incursion au cœur des tribulations de la saison 2021.
WARNER’S FARM - Beamsville, Ontario
Une année de récoltes exceptionnelles clôture notre septième saison avec Warner’s Farm. Étant l’un des premiers fruiticulteurs du Niagara à avoir troqué les habituels pesticides de synthèse contre les biocontrôles, Torrie Warner réalise l’impossible en cultivant pour les Lufavores une folle variété de fruits à noyau, de pommes, de poires et de raisins dans ses vergers centenaires.
Si ses récoltes en écopent chaque année, Torrie sait que c'est le prix à payer pour des fruits cultivés de manière responsable. Bien que les grands froids printaniers et la saison des pluies aient mené la vie dure à quelques-uns de leurs fruits, les troupes se sont retroussé les manches, comme le ferait tout bon agriculteur de leur trempe.
Pour la première fois en trois ans, les abricots se sont pointé le bout du nez. Même enfouis sous un pied de neige, à un demi-degré d’y laisser leur peau (duveteuse), les fruits ont miraculeusement survécu pour nous donner une récolte exceptionnelle. Il va sans dire que la saison a été fructueuse puisque Torrie nous a envoyé des quantités phénoménales de pêches, prunes et nectarines.
BIO-SAVEUR - Laval et Mascouche, Québec
Une décennie d’expérimentations culturales menées de concert avec Karl de Bio-Saveur. Rien ne vient à bout du zèle et de la curiosité de Karl - surtout quand vient le temps de tester de nouvelles cultures. Ceux et celles qui nous suivent depuis un bon moment connaissent son penchant pour les explorations agricoles, et cette année n’y fait pas exception - c’était au tour des cucamelons, du céleri et des feuilles de patate douce biologiques de passer au banc d’essai. Et comme toujours, la majorité de ses récoltes étaient réservées aux Lufavores.
En dépit des intempéries, Karl et ses troupes ont su essuyer les caprices de Dame Nature. Comme plusieurs de leurs camarades, Karl et son noyau dur (comme il se plaît à appeler son équipe dévouée) ont dû jongler avec des gels printaniers. Heureusement qu’ils avaient prévu le coup et pris soin de recouvrir les semis de toiles protectrices, leur permettant de gagner trois ou quatre degrés le temps de laisser passer le front froid. Malgré tout, une sécheresse prolongée a fini par avoir raison des brocolis, des pois et des haricots.
Contre toute attente, ce sont plutôt les petites souris qui sont venues semer la pagaille à la ferme. Élisant domicile dans les champs, ces intruses ont rongé les goutte à goutte servant à l’irrigation, à un moment critique de la saison où l’eau se faisait rare et précieuse. C’est tout ouïe que l’équipe a arpenté religieusement les parcelles afin de repérer les fuites et de réparer les tuyaux, sauvant ainsi la peau de bien des cultures, comme les patates douces.
LES JARDINS D’AMBROISE - Saint-Ambroise-de-Kildare, Québec
Aux Jardins d’Ambroise, préserver la biodiversité de la terre est une priorité absolue. C’est précisément pour cette raison que Julie et Sébastien cultivent selon une philosophie de polyculture en rotation, leur permettant non seulement d’améliorer la fertilité de leurs sols, mais également d’y prévenir les infestations et les maladies. Avec les années, le duo est passé maître dans l'art de cultiver les courgettes biologiques. Ce n’est donc pas un hasard si notre équipe les ont surnommés roi et reine des zucchinis.
Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas, et cette année a connu son lot de défis. Entre les canicules accablantes et les sécheresses prolongées, sans oublier bien sûr les fameux gels tardifs du mois de mai, les cultures ont été mises à rude épreuve. Et si les froids mordants du printemps ont bien failli avoir la peau des courges, ces dernières ont été épargnées grâce à des irrigations par aspersion nocturnes et à l’utilisation de bâches.
Avec une vingtaine de variétés biologiques à récolter, le duo travaillait d’arrache-pied tout l’été, de l’aube au crépuscule. Heureusement, le couple a pu compter sur l’ardeur de leurs travailleurs étoiles de longue date - Rodolfo, Moises, Rene et Marcel - pour prendre soin de leurs champs, de l’ensemencement à la récolte. Mais le travail est loin d’être terminé, puisqu’il reste à semer les engrais verts dans les champs en vue de la prochaine saison, afin de préserver la santé et l'équilibre des sols et de prévenir la prolifération de mauvaises herbes.
JARDINS GLENORRA - Ormstown, Québec
Cette saison marque le dixième anniversaire de notre partenariat avec les Jardins Glenorra. Julie et Ian sont parmi nos premiers partenaires et on s’estime chanceux de les avoir vus grandir à nos côtés. Cet été, le couple a mis les bouchées doubles, ajoutant 20 acres supplémentaires à sa superficie cultivable après trois longues années d’attente (le temps de purger les sols de tout pesticide de synthèse, un indispensable pour obtenir la certification bio).
Leur équipe n’est jamais complète sans leurs valeureux travailleurs saisonniers habituels. Arrivant tout droit du Mexique, Jaime (sur la photo) fait partie de ceux qui reviennent à la ferme depuis cinq ans. Plus que dévouées, les troupes souriaient du matin au soir et faisaient preuve d’un zèle colossal sur le terrain. Julie et Sébastien se considèrent chanceux de pouvoir compter sur le savoir-faire de ces agriculteurs aguerris d’année en année.
Au fil des ans, ils ont appris à prévoir l'imprévisible. Si les gels tardifs ont eu raison de la moitié de leurs courgettes et d’une partie de leurs choux kale en début de saison, le duo n’a pas baissé les bras, connaissant la nature impitoyable et capricieuse de la météo qui dicte leur métier. Car comme le dit si bien Julie : « Si vous n’êtes pas paré à toute éventualité, vous êtes dans le champ. »
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