Les biocontrôles : Comment on contrôle les pestes responsablement.

La lutte biologique contre les pestes est un de nos cinq principes de l’agriculture durable. Comme nous, les plantes peuvent être infectées par des bactéries, des virus et des insectes parasites qui peuvent les abîmer ou même ravager des cultures entières. Malgré tout, nous n’utilisons jamais de pesticides de synthèse sur nos toits - à la place, on se tourne plutôt vers les biocontrôles. Mais c’est quoi, au fait, des biocontrôles? Ce sont des insectes bénéfiques qui agissent comme prédateur naturel pour les nuisibles. Par exemple, les mantes religieuses dévorent tous les insectes sur leur passage et les guêpes parasitoïdes pondent leurs œufs dans les vilains pucerons. Lorsque notre équipe remarque une infestation, elle introduit ces insectes prédateurs pour contrôler la situation.

La lutte biologique demande beaucoup d'essais et d’erreurs. Il n’y a pas de solution unique à tous les problèmes, mais il n’existe pas de défi que notre équipe de la science des plantes ne peut pas relever. Jetez un œil aux photos ci-dessous pour voir à quoi ressemblent les biocontrôles dans nos serres sur toit! 

Les pucerons, l’insecte le plus commun dans nos serres, se nourrissent de la sève des plantes et les tuent. Notre arme secrète? Les guêpes parasitoïdes. Sortis directement d’un film d’horreur, ces insectes microscopiques pondent leurs œufs à l'intérieur des pucerons. À l’éclosion, les larves dévorent leurs hôtes, ne laissant que la carcasse. Gore, oui, mais super efficace, puisque chaque guêpe peut éliminer jusqu’à 100 pucerons par jour. Les pucerons ci-dessus ont été judicieusement « momifiés ». 

L’utilisation de guêpes parasitoïdes est un jeu d’équilibre constant. Le défi est d’avoir une population de guêpes assez grande pour qu’elle contrôle les pucerons nocifs sans qu’elles n’épuisent leur source de nourriture et en périssent. C’est pour ça qu’on introduit un autre type de pucerons qui se nourrit exclusivement d’herbe de blé et qui ne ravage pas nos plants. Cette plante banque permet aux guêpes parasitoïdes de survivre même quand il ne reste presque plus de pucerons dans nos cultures.  

Voici un prédateur hors pair. Bien que la mante religieuse ne discerne pas les insectes nocifs des insectes bénéfiques, elle est méticuleuse - immobile, elle attend sa proie et travaille de zone en zone, dévorant tout sur son passage.  

Dans nos serres d’Anjou et d’Ahuntsic, on fait pousser nos micropousses et semis sur des plateaux remplis d’eau, ce qui attire les sciaridés (les fameuses petites mouches de terreau). Bien que les araignées nous donnent un coup de patte, notre équipe a découvert que ces bandes jaunes collantes, dont la vibrante couleur attire les sciaridés, sont la solution la plus efficace!  

Même s’ils ne sont pas des biocontrôles en tant que tels, les bourdons jouent un rôle indispensable à la culture serricole sur toit. On a besoin de pollinisateurs pour faire prospérer nos serres, et comme ils ne peuvent pas y accéder librement, on installe des ruches sur nos toits. Les bourdons sont plus dociles que leurs cousins les abeilles et comportent donc moins de risques pour les membres de notre équipe.

Lorsqu’on a épuisé tous nos stratagèmes, c’est notre équipe des serres qui prend la relève et retire un par un les plants infestés. C’est un travail laborieux, mais efficace - et grâce aux biocontrôles, on y a de moins en moins recours.